UN BLACK EN COLOMBIE !

UN BLACK EN COLOMBIE – interview de ce jeune globe-trotteur, précédemment joueur junior chez les Black Panthers de Thonon.

Black Panthers Football : Bonjour Bastien, avant que tu nous racontes ton aventure footballistique sud-américaine, parle-nous de ton apprentissage au sein des Black Panthers

Bastien De Lisleferme : Je suis venu aux Blacks pour changer de l’aviron, où, avec le départ de mes coéquipiers, je me retrouvais le seul de ma catégorie. Je cherchais un sport d’équipe et j’ai croisé Chris (Machetto, autre joueur junior NDLR) qui m’a initié au sport qui m’intéressait déjà à l’origine.

J’ai commencé mon parcours chez les Blacks en 2011 en intégrant le collectif Junior de Franck Galvin avec lequel nous avons fini champions de France en 2012. Dans la foulée, j’ai obtenu mon Bac et suis allé commencer mes études à Lille, où j’ai commencé le rugby pour rester au niveau physique, tout en continuant à jouer avec les Blacks lors de mes vacances ou des week-ends où je rentrais pour les matchs. J’ai fait cela pendant toutes mes années Juniors jusqu’en 2014 avant de partir un an aux Philippines dans le cadre de mes études.

Black Panthers Football : Et comment en es-tu venu à jouer en Colombie ?

Bastien De Lisleferme : Avec le programme de mon Master en commerce, j’ai également eu l’opportunité d’aller en échange universitaire pour un semestre à Bogota en Colombie, en janvier de cette année. Passionné de foot US, j’ai découvert qu’il y avait plusieurs équipes dans la capitale et l’opportunité de vivre cette passion avec des locaux et de découvrir leurs équipes me séduisait. J’ai donc contacté plusieurs clubs dès mon arrivée et suis allé rencontrer l’équipe des Skulls pour un entraînement avant de signer chez eux.

Black Panthers Football : Que peux-tu nous dire sur le football américain en Colombie ?

Bastien De Lisleferme : Le football américain en Colombie est en plein développement avec une quinzaine d’équipes présentes dans les villes les plus importantes (Bogotá, Medellin, Cali, Manizales) et une dizaine d’autres en cours de création. L’équipe la plus ancienne a été créée il y a 10 ans et un tournoi national existe depuis maintenant 6 ans. Faute de moyens, les matchs se déroulaient sans équipement jusqu’aux 3 dernières années.

J’ai pu rapidement me rendre compte de la chance dont nous disposons en France au niveau des infrastructures sportives. Quand je suis arrivé, l’équipe s’entraînait dans un petit parc public de quartier qui faisait le tiers d’un terrain normal et présentait plusieurs inconvénients (pas d’éclairage, peu d’herbe, de nombreux trous, d’autres personnes…).

Au niveau du matériel, il y a très peu de subventions données par la ville et tout l’équipement était à la charge des joueurs, maillots inclus. Nous jouions les matchs avec un casque pour deux et nous mettions du strap sur les numéros des maillots que certains avaient en double pour pouvoir équiper tout le monde. Les matchs se déroulaient sur des terrains prêtés par l’université nationale, avec des plots en guise de marquage et les field goals qui se tiraient au-dessus des cages de football. Cependant, la situation est prometteuse pour ces équipes, avec la création d’une ligue nationale, des premiers camps d’entraînements, un peu comme ceux de l’EFAJA et la ville qui a fait construire des terrains synthétiques équipés de poteaux de foot us pour d’éventuels matchs ou entraînements.

Black Panthers Football : Parle-nous un peu plus de cette équipe !

Bastien De Lisleferme :  L’équipe des Skulls est très compétitive dans le championnat national et comprend environ 40 joueurs réguliers et une section flag féminin d’une quinzaine de joueuses.

En tant que premier joueur européen du club, j’ai été très bien intégré et j’ai fait très rapidement partie de la famille. Je jouais, comme en France, au poste de Tight End et j’ai pu apprendre beaucoup tout en partageant mes connaissances acquises par le très bon coaching staff des Blacks. Les premiers entraînements étaient plutôt difficiles, Bogotá étant perchée à 2800m d’altitude et la langue parlée étant l’espagnol, mais au long des entraînements tout s’améliorait rapidement. J’ai été très étonné du niveau que je n’attendais pas aussi élevé, je pense que certaines équipes peuvent rivaliser avec des équipes de division 2 ou 3 du championnat français. Les connaissances techniques étaient moindres. Cela s’explique par la récente implantation de ce sport et la présence limitée de coaches, qui se sont souvent formés eux-même ou en regardant des vidéos. Les joueurs mettaient beaucoup de cœur dans ce qu’ils faisaient et se soutenaient mutuellement dans une ambiance très fraternelle. J’ai dû malheureusement rentrer en France ce mois de juin pour commencer mon stage.  Malheureusement en plein cours de saison de la « Copa Andina » qui regroupe toutes les équipes de Bogotá. Je garde une expérience incroyable de ces joueurs qui arrivent à faire vivre ce sport par l’envie et des moyens financiers limités.

Black Panthers Football : Comment vois-tu ton futur dans ce sport ?

Bastien De Lisleferme : « Je pars pour 6 mois à Paris et après 6 autres mois à l’étranger, sûrement aux States et si l’occasion se présente je serai très motivé pour rejouer dans une autre équipe. Il est fort probable que je refasse une saison au moins en réserve, quand mon chemin me redirigera vers la Haute-Savoie. »

Black Panthers Football : Tu as gardé des liens avec les Skulls ?

Bastien De Lisleferme : Je suis encore beaucoup en contact avec le Head Coach pour suivre l’évolution de l’équipe et je parle avec des nombreux amis que je me suis fait là bas. Si je retourne à Bogotá, je sais où aller !

Black Panthers Football : Un dernier mot pour finir ?

Bastien De Lisleferme : J’aurai voulu terminer en faisant un hommage au premier Quarterback de l’équipe, le #7 Alejandro Guarin « Ozz » malheureusement décédé au cours de la saison. Fuerza Skulls !